Moyen-Age (1)

 

Dés le début de cette nouvelle époque, le monde de la bière connu une nouvelle évolution décisive sur le plan économique.
Les pays europpéens pratiquaient un brassage familliale réservé aux épouses : les meilleures brasseuses étaient réputées et on venait de loin pour goutter leurs brassins; cet engouement donna naissance au fameuse « Public House » ou « Pub ». Lorsqu'un brassage était prêt, la brasseuse mettait un long mât (ale stake), recouvert de plantes vertes, à sa fenêtre, premier signe distinctif de ce genre d'établissement. Un mouvement de brassage commercial, basé sur les auberges et les tavernes dans lesquelles les propriétaires brassaient l'ale, commenca à s'étendre à travers l'Europe.

À cette époque, la nourriture fortement salée, l'eau souvent impropre à la consommation et le lait peu disponible, incitent fortement les moines à trouver une boisson saine et désaltérante. Dès le 7e siècle, les moines étudient rigoureusement cette science séculaire pour la perpétuer, et surtout, l'améliorer . Leur goût pour la bière pourrait s'expliquer par cette phrase : « le liquide ne rompt pas le jeûne » permettant à la bière nourrissante de remplacer la viande. En effet, seule la consommation de liquides était permise en période de jeûne. Un moine pouvait prendre jusqu'à 5 litres de bière par jour. Peu à peu, la fabrication de bière devint une affaire commerciale structurée et bien organisée. La bière vendue dans les auberges des monastères était réputée pour sa qualité et devint fort populaire.
Une abbaye en Suisse ( l'abbaye de Saint Gall ) contenait trois brasseries qui étaient alimentées par la même malterie, mais qui brasse chacune son propre type de bière. La première, «Prima melior» ou «celia», est réservée aux dignitaires, la seconde «cervisia» moins dense, obtenue à partir d'avoine, est bue par les moines, et les pélerins s'abreuvent avec la « tertia » faite de grains de moindre qualité.
Il est à noter qu'à cette époque la bière, brassée dans les monastères, servait également de médicament.

Ainsi jusqu'au XII siècle, avant l'apparition des premières brasseries artisanales, l'église régna en tant que maître sur le commerce de la bière, cette même bière étant pour les monastères une source de revenus non négligeable.
Ne pouvant pas empêcher les barbares de se livrer à des rites païens, largement arrosé de bière, l'église catholique décidera de faire d’une pierre deux coup. Elle supervisera la fabrication de la bière et pourra ainsi facilement répandre la bonne parole sur les peuplades assoiffées de bière ou de spiritualité. En dehors des Abbayes les femmes peuvent encore brasser, mais uniquement pour l’usage familial. C’est encore trop pour l’autorité papale... Les procès en sorcellerie, pour utilisation abusive de plantes vont mettre fin à cette concurrence.
A cette époque, on honore Saint Arnould, évêque de Soissons, qui somme la population de consommer de la bière à la place de l’eau pour échapper au choléra.