Moyen-Age (2)

 

Alors qu'à la campagne on continue à brasser dans le cadre familial, dans les villes la brasserie devient une activité artisanale et masculine.
Parmi d'autres privilèges, dans certaines villes, les évêques possédaient le «droit de Gruyt», droit sur le mélange des plantes aromatiques servant pour la bière. C'était un monopole et un secret jalousement gardé. Les brasseurs pouvaient fabriquer la bière sans problème, mais ils devaient acheter au moulin une certaine quantité de «gruyt» par sac de malt. On savait que la coriandre, le romarin, le genévrier le composaient, mais les proportions restaient secrètes. Dès 974, l'empereur Otton II, empereur germanique, accorde ce privilège à l'évêque de Liège. On en fait mention pluiseurs fois au cours des siècles suivant et, en 1461, les brasseurs de Cologne en Allemange rachètent ce droit à leur évêque vraisemblablement pour le remplacer par le houblon. Perdant ainsi leur monopole,.plusieurs évêques protestèrent avec véhémence contre l'introduction de cette nouvelle plante qui se substitue définitivement au «gruyt».

 
C'est en 1259 qu'apparaît le premier brasseur de métier à Strasbourg. Ensuite les brasseries artisanales ne vont cesser de se développer en France et en Europe, ce qui va détruire petit à petit les brasseries monacales qui ne pourront faire face à la concurrence, d'autant plus que l'église va favoriser de plus en plus la culture des vignes et la consommation de vin au détriment de la bière. Du fait du développement massif des brasseries artisanales dans un grand nombre de villes françaises, l'autorité publique soucieuse de protéger la santé du consommateur décide de réglementer la composition de cette boisson et donc de limiter l'ajout d'aromates comme par exemple la cannelle, le safran, les clous de girofle…
Les brasseurs vont donc organiser leur métier en formant des corporations et à partir de cette époque, seuls les brasseurs auront le droit de vente exclusif de la bière.